Moins chère que Bordeaux ou La Rochelle, Miami attire des milliers de Français désireux de s'offrir une résidence secondaire ou de faire un placement immobilier
Si le chapelet d'îles artificielles sert encore ici de refuge doré à Tom Cruise, Madonna et autres Puff Daddy, voilà que Miami se donne aussi des airs de vrai-faux quartier résidentiel français. Avec désormais 60 000 de nos compatriotes à demeure et plus de 100 000 autres à y avoir investi depuis dix ans, la deuxième ville de Floride est même en passe de devenir la plus grande colonie immobilière française. Le malheur des uns faisant une nouvelle fois le bonheur des autres, la crise des subprimes aura ainsi contraint nombre d'Américains moyens à mettre la clef sous un paillasson vite soulevé par les baby-boomers de l'Hexagone.
Une maison pour 50 000 €
Car si, après avoir été souvent bradés de moitié, les prix repartent à la hausse depuis l'an dernier, appartements et maisons restent encore bien plus abordables à Miami que tout au long des côtes ou des grandes villes françaises. Pour le budget d'un deux pièces à Bordeaux ou dans le centre de La Rochelle, ce sont des dizaines de villas récentes qu'offrent par exemple chaque semaine les pages de nos magazines. De 50 000 euros les 60 mètres carrés, et jusqu'à 350 000 pour cinq chambres - et le même nombre de salles de bains - les pieds dans les eaux de Miami-Beach. Au-delà, donc, des palaces à multimillionnaires, ce sont des dizaines de lotissements et autant d'agents immobiliers francophones qui surgissent aujourd'hui à chaque coin de rue. « Après les restaurateurs et les patrons de bars français, voilà les compatriotes que l'on croise le plus à Miami », raconte Élodie Germain, jeune réalisatrice charentaise un temps installée dans les quartiers sud.
Profitant de la faiblesse du dollar comme de l'exorbitance des prix du marché français, ceux-là voient ainsi défiler des candidats qui, sans être évidemment modestes, n'ont plus forcément le profil de Crésus. « Tandis que les rentiers vont en Suisse, les grands patrons en Belgique et les financiers à Londres, de plus en plus de jeunes entrepreneurs débarquent ici », raconte Thibault de Saint-Vincent, patron de l'agence Barnes et pionnier de la discipline délocalisée il y a une vingtaine d'années.
Gare aux arnaques !
Mais à moins de 500 euros l'aller-retour Paris-Miami en avion, ce sont aussi des milliers de non-candidats à l'exil qui, depuis quatre ans, investissent massivement et à distance la Floride. « Ils ne viennent passer que quelques semaines en maillot de bain et louent leur bien le reste de l'année. Avec trois cent soixante jours de soleil, c'est très rentable, car le boom de location saisonnière permet d'équilibrer ses frais, et même de se payer un petit revenu. Sans parler d'un bonus à la revente quasiment assuré depuis qu'une bonne partie de la planète a décidé de revenir bronzer et s'amuser à Miami. »
Proposée clés en main par des agents immobiliers ne s'encombrant pas ici de délais ni de frais de notaire, cette formule économique n'a pourtant rien d'un exil fiscal. Car, sauf à y être officiellement salarié, la Floride - pas plus que le reste des États-Unis - n'offre guère l'asile au contribuable français. « La loi permet juste de réduire l'impôt sur la plus-value, alors que celui-ci a encore été durci début 2012 en France », explique l'un des nombreux juristes établis dans la place.
Si acheter en Floride ne revient donc pas à se faire bâtir un château en Espagne, encore faut-il ne pas le faire les yeux totalement fermés. « Les villas à 50 000 dollars ne sont bien souvent que de vieilles bicoques construites dans des quartiers malfamés », assure Thibault de Saint-Vincent. « Quand il ne s'agit pas d'un bien situé à 350 kilomètres de Miami, au beau milieu de la pampa. Ce genre d'annonces est fait pour allécher, mais c'est un peu comme si un Américain achetait un logement HLM à La Courneuve, en pensant investir dans un triplex sur la Côte d'Azur. » Organisant trois fois l'an des conférences pleines à craquer à Paris et en province, le VRP en chef de l'agence Barnes ne rechigne pourtant pas à vendre du rêve en barre. « Les bons plans existent bel et bien. Comme cette villa des années 60 à 150 000 dollars (NDLR : 112 500 euros) que nous venons de dénicher dans un quartier sympa pour un client pas très fortuné. Pour cette somme, il disposera de 90 mètres carrés habitables, d'un jardin deux fois plus grand, et à coup sûr d'une plus-value de plusieurs dizaines de milliers d'euros à la revente. »
À ce prix-là, nous n'avons hier trouvé à Bordeaux qu'une « maison » de 28 mètres carrés avec courette. À rénover. Depuis peu, une agence spécialisée dans le business franco-américain vient d'ailleurs de s'installer dans la capitale girondine.
Une maison pour 50 000 €
Car si, après avoir été souvent bradés de moitié, les prix repartent à la hausse depuis l'an dernier, appartements et maisons restent encore bien plus abordables à Miami que tout au long des côtes ou des grandes villes françaises. Pour le budget d'un deux pièces à Bordeaux ou dans le centre de La Rochelle, ce sont des dizaines de villas récentes qu'offrent par exemple chaque semaine les pages de nos magazines. De 50 000 euros les 60 mètres carrés, et jusqu'à 350 000 pour cinq chambres - et le même nombre de salles de bains - les pieds dans les eaux de Miami-Beach. Au-delà, donc, des palaces à multimillionnaires, ce sont des dizaines de lotissements et autant d'agents immobiliers francophones qui surgissent aujourd'hui à chaque coin de rue. « Après les restaurateurs et les patrons de bars français, voilà les compatriotes que l'on croise le plus à Miami », raconte Élodie Germain, jeune réalisatrice charentaise un temps installée dans les quartiers sud.
Profitant de la faiblesse du dollar comme de l'exorbitance des prix du marché français, ceux-là voient ainsi défiler des candidats qui, sans être évidemment modestes, n'ont plus forcément le profil de Crésus. « Tandis que les rentiers vont en Suisse, les grands patrons en Belgique et les financiers à Londres, de plus en plus de jeunes entrepreneurs débarquent ici », raconte Thibault de Saint-Vincent, patron de l'agence Barnes et pionnier de la discipline délocalisée il y a une vingtaine d'années.
Gare aux arnaques !
Mais à moins de 500 euros l'aller-retour Paris-Miami en avion, ce sont aussi des milliers de non-candidats à l'exil qui, depuis quatre ans, investissent massivement et à distance la Floride. « Ils ne viennent passer que quelques semaines en maillot de bain et louent leur bien le reste de l'année. Avec trois cent soixante jours de soleil, c'est très rentable, car le boom de location saisonnière permet d'équilibrer ses frais, et même de se payer un petit revenu. Sans parler d'un bonus à la revente quasiment assuré depuis qu'une bonne partie de la planète a décidé de revenir bronzer et s'amuser à Miami. »
Proposée clés en main par des agents immobiliers ne s'encombrant pas ici de délais ni de frais de notaire, cette formule économique n'a pourtant rien d'un exil fiscal. Car, sauf à y être officiellement salarié, la Floride - pas plus que le reste des États-Unis - n'offre guère l'asile au contribuable français. « La loi permet juste de réduire l'impôt sur la plus-value, alors que celui-ci a encore été durci début 2012 en France », explique l'un des nombreux juristes établis dans la place.
Si acheter en Floride ne revient donc pas à se faire bâtir un château en Espagne, encore faut-il ne pas le faire les yeux totalement fermés. « Les villas à 50 000 dollars ne sont bien souvent que de vieilles bicoques construites dans des quartiers malfamés », assure Thibault de Saint-Vincent. « Quand il ne s'agit pas d'un bien situé à 350 kilomètres de Miami, au beau milieu de la pampa. Ce genre d'annonces est fait pour allécher, mais c'est un peu comme si un Américain achetait un logement HLM à La Courneuve, en pensant investir dans un triplex sur la Côte d'Azur. » Organisant trois fois l'an des conférences pleines à craquer à Paris et en province, le VRP en chef de l'agence Barnes ne rechigne pourtant pas à vendre du rêve en barre. « Les bons plans existent bel et bien. Comme cette villa des années 60 à 150 000 dollars (NDLR : 112 500 euros) que nous venons de dénicher dans un quartier sympa pour un client pas très fortuné. Pour cette somme, il disposera de 90 mètres carrés habitables, d'un jardin deux fois plus grand, et à coup sûr d'une plus-value de plusieurs dizaines de milliers d'euros à la revente. »
À ce prix-là, nous n'avons hier trouvé à Bordeaux qu'une « maison » de 28 mètres carrés avec courette. À rénover. Depuis peu, une agence spécialisée dans le business franco-américain vient d'ailleurs de s'installer dans la capitale girondine.
Source Sud Ouest
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