jeudi 30 mai 2013

Le Redémarrage de l’Economie Américaine est plus Solide que Prévu

Quelques faits cette semaine pointent dans la direction d’une évolution positive de l’économie américaine.


  1. L’annonce d’une diminution du chômage de 236.000 unités ce matin confirme que l’ampleur et la profondeur de la reprise américaine sont, peut-être, comme ce fut le cas lors des cycles économiques précédents, plus fortes que les économistes ne l’avaient anticipée. Le chomage est a 7,7%.
  2. Wall Street avait anticipé une reprise en établissant cette semaine des niveaux records, et certains secteurs, notamment immobiliers, sont maintenant en meilleure posture qu’avant la crise.
  3. La Federal Reserve a annoncé qu’elle envisageait de mettre fin au programme deQuantitative Easing (QE III) qui n’a certainement pas plus de raison d’être qu’il n’en avait lorsqu’il a été lancée a la fin de l’année dernière pour aider les banques à se débarrasser de leurs crédits hypothécaires.
  4. Nageant dans le cash, les entreprises américaines augmentent leurs dividendes à des niveaux historiques, ce qui devrait rassurer les investisseurs et soutenir la hausse des actions.
  5. Le stress test des banques annoncé hier a fait état d’une solidité remarquable du système bancaire considéré comme plus robuste qu’avant la crise par la Federal Reserve. Goldman Sachs est cependant en point de more avec un risque estimé à $ 20 milliards en cas de crise.
L’incertitude budgétaire
Le psychodrame de la séquestration annonçant la fin du monde et la récession avait quelque chose de pathétique. Pour ma part, et je l’ai fait savoir dans mon blog a Huffington Post, j’ai considéré que c’était une bonne nouvelle.
Les parlementaires et la Maison Blanche étant incapables de se mettre d’accord, il valait mieux avoir ces coupes budgétaires que de ne pas les avoir. Le blocage du système politique américain s’est traduit par des mesures que les parties se sont infligées à elles-mêmes. Je me suis particulièrement réjoui de voir que le gros de ces coupes était dans le budget de la défense plutôt que dans les dépenses sociales.
Cette diversion médiatique ne doit cependant pas nous faire oublier que le vrai rendez-vous est l’établissement du budget. Il est trop tôt pour savoir où les choses en sont vraiment, mais les échos de Washington sont plutôt positifs. Il semble y avoir un consensus à Washington que l’ensemble de la classe politique souffrirait d’un nouveau suspense médiatique et théâtral. Les Républicains en avaient particulièrement pâti lors de leur refus de voter l’augmentation de la dette.
C’est pour cette raison qu’un  accord sur la prolongation de la capacité d’emprunt des Etats-Unis pour un an a été agréé.

L’endettement record
Avec $ 16.000 milliards de dette, les Etats-Unis ont un niveau d’endettement insoutenable, et l’entièreté de la classe politique et de l’opinion publique en est convaincue. Les négociations sur un projet de diminution de l’endettement de 4.000 milliards de dollars dans les dix prochaines années ont repris. Elles n’aboutiront pas facilement, mais il existe un canevas de travail.
Les Etats-Unis, à tort ou a raison, bénéficient d’une opinion des investisseurs tellement favorable que le taux d’intérêt qu’ils paient est incroyablement bas. Les banques centrales (et principalement la People's Bank of China) continuent a augmenter leurs avoirs en bond d'Etat des Etats-Unis. Rien ne les fait augmenter et comme il n’y a pas de craintes d’inflation, il faudrait une reprise économique brutale et de grande ampleur pour que des criantes apparaissent et que la Federal Reserve change sa politique de taux d’intérêt proches de zéro.
C’est ce qui explique que, à niveau comparable d’endettement, l’impact budgétaire des taux d’intérêt est limité. L’Italie, qui a un endettement important de 124% du PIB, a des taux qui sont à 4,55% à 10 ans contre 2,06 % pour les Etats-Unis et 2,10% pour la France.

La reprise américaine est une bonne nouvelle pour l’Europe
L’interconnexion entre l’Europe et les Etats-Unis est telle que ces signes de reprise devraient permettre à l’Europe d’entrevoir de meilleures perspectives pour 2014. Elle devrait avoir un effet d’entrainement pour les entreprises actives dans le commerce international et pour les bourses européennes.
Ne tentons pas de sous-estimer cette bouffée d’air frais. Posons-nous sérieusement une question : pourquoi la reprise économique aux Etats-Unis s’accompagne-t-elle de création d’emplois alors que ce n’est pas le cas en Europe ? Sur ces deux dernieres années, plus de 2 millions d'emplois ont ete créées.

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