vendredi 14 juin 2013

Immobilier Varois: l’International à la Rescousse

immobilier varois

Face à la raréfaction de la clientèle étrangère, les professionnels cherchent de nouveaux débouchés. Certains ont désormais des correspondants à Miami ou en Angleterre
La crise les a fait fuir. Anglais, Scandinaves, Italiens : les acquéreurs étrangers ne représentent plus que 6 % des transactions dans le département, au lieu de 9 % en 2009. Principale raison avancée par Julien Savelli, président varois de la FNAIM (fédération des agents immobiliers) : « La France fait fiscalement peur ». Les plus riches «nous regardent comme un pays soviétique ». C’était déjà le cas avec le précédent gouvernement qui a durci la loi sur les plus-values. Le nouveau n’a fait qu’enfoncer le clou en taxant, bientôt, les plus fortunés à 75 % de leurs revenus.
Comme il faut bien vivre, les professionnels de l’immobilier vont chercher les clients directement dans leurs pays d’origine. Julien Savelli, installé dans l’ouest-Var, table sur la Suisse. Pas besoin de se déplacer : il suffit de trouver un correspondant sur place qui oriente les investisseurs vers lui : « Le suivi est personnalisé » explique-t-il.
Le networking, nouvel eldorado ?
Si la vente se fait, « le professionnel suisse contrôle les documents et rassure l’acquéreur ». Les honoraires sont partagés. Tout le monde s’y retrouve.
Dans le golfe de Saint-Tropez qui concentre plus de 20 % des acheteurs étrangers, cette pratique est «peut-être vitale », admet Cyril Baudic, devenu lui aussi un adepte du networking : un travail en réseau avec « des apporteurs d’affaires », en général « un par pays » : Angleterre, Pays-Bas ou Norvège. Des vrais pros qui « connaissent la région » et sont capables d’expliquer la différence entre Plan-de-la-Tour et les Issambres, voire entre le centre-ville d’Antibes et Juan-les-Pins; « pas des amateurs », de plus en plus nombreux à monter des sites Internet flatteurs, « qui cherchent la commission ».
Il y deux mois, son contact londonien lui a ainsi servi sur un plateau un Anglo-libanais avec qui il a fait affaire. « La pratique n’est pas nouvelle, mais avec la crise, elle est devenue essentielle ». Le networking est moins coûteux qu’un stand dans un salon immobilier international : il suffit d’un ordinateur, d’une inscription sur le réseau gratuit skype (vidéo et téléphone). Et de repérer les pays où se trouvent les amoureux de la
Provence et de la Côte d’Azur.
Le système fonctionne aussi dans l’autre sens :  dans ce cas, les investisseurs rencontrés dans notre région sont présentés à des agents basés à l’étranger. Brigitte Respaut-Clément (1), une Française expatriée depuis 15ans à Miami, a été contactée « ces dernières semaines par six confrères» installés de ce côté-ci de l’Atlantique.
François Michel, qui tient à Saint-Tropez une agence spécialisée dans le haut de gamme, fait partie depuis peu du réseau de Brigitte Respaut. Il partage sa conviction que « certaines catégories de clientèles sont de plus en plus attentives à ce genre d’outils ».
L’anglais indispensable
En guise de premières visites, des vidéos détaillées des villas en vente, visibles depuis le monde entier, « un instrument extraordinaire » qui évite les déplacements inutiles. Dans la direction USA-PACA, les acheteurs sont peu nombreux, « mais il suffit de quelques-uns » pour réenclencher un bouche à oreille favorable. Les agents immobiliers varois doivent toutefois surmonter un « vrai handicap en période de crise », de l’aveu même de Julien Savelli : ils sont trop peu nombreux à maîtriser l’anglais. Leurs confrères des Alpes-Maritimes sont plus polyglottes.
La FNAIM du 06 a d’ailleurs une commission « International » importante. Dans le Var, elle n’est encore qu’à l’état embryonnaire. Selon ses responsables, elle devrait se développer rapidement afin de redonner aux étrangers l’envie de résider chez nous.

Source : Patrice Maggio - Var Matin

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